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Air Sarko One : le caprice de Sarkozy à 180 millions d’euros

12 novembre 2010 Laisser un commentaire

Ca y est : le nouveau caprice de Sarko vient d’être livré. Retour sur un caprice à 176 millions d’euros.

176 millions d’euros, c’est ce qu’il en aura coûté pour satisfaire la mégalomanie et soigner les complexes du « problème » de la France.

176 millions d’euros, dont près de 90 millions consacrés à l’intérieur du futur avion présidentiel (détail des coût donné dans  un rapport parlementaire). Une vraie bonne affaire puisque le coût de fonctionnement des voyages présidentiels s’envole : de 4,1 millions d’euros pour 1 400 heures de vol par an pour les précédents appareilsà …10 millions d’euros par an pour une moyenne de 700 heures de vol pour la nouvelle merveille volante. La façon de Nicolas Sarkozy de participer à l’effort national de réduction des déficits.

Pas étonnant que l’Airbus présidentiel, devenu symbole du bling-bling présidentiel (voir le sketch des Guignols ci-dessous) ait déjà pas mal fait parler de lui avant même d’avoir réalisé son premier vol d’essai.

Nous eûmes tout d’abord droit à cette question fondamentale : l’avion présidentiel disposerait-il d’une baignoire sabot pour les ablutions du monarque ?

Cette baignoire sabot fut d’ailleurs à l’origine d’un incident symptomatique des relations de force entre les medias et le président. En effet, un journaliste de RTL fut ainsi contraint de s’excuser après avoir commis un reportage humoristique sur ladite baignoire, reportage vécu comme un crime de lèse-majesté en haut lieu. Un coup de force rarement vu sous la Ve République. Cette affaire fut jugée tellement sensible que c’est Franck Louvrier lui-même, conseiller en communication de son excellence, qui se chargea du sale boulot d’obtenir les excuses.

Il faudra désormais s’y faire : en France, quand on n’écoute pas les journalistes, on les somme de s’excuser. Encore un effort et nous rattraperons Poutine sur ce sujet.

Vinrent ensuite les rumeurs sur la présence à bord d’un four à pizza (sic), ou d’une cafetière à 25 000 euros.

Puis ce fut le tour des humoristes de se déchaîner sur le nouveau jouet qui allait permettre à Sarko de « faire » président. Les Guignols livrèrent un sketch assez réaliste (ci-dessous) où l’on voit Sarko en nouveau beauf bling-bling et Carla à bord d’Air Sarko One en route pour Dubaï dépassant Obama à bord, lui, d’Air Force One. Laurent Gerra sur RTL, à peine plus éloigné de la réalité, imagine quant à lui dans l’avion présidentiel des miroirs dans la chambre à coucher, une cheminée avec peaux de bêtes et …une valise Vuitton pour les codes nucléaires.

Décidément, on n’a pas fini de parler d’Air Sarko One…qu’il faudra songer à rebaptiser quand les français auront  renvoyé Sarko à Neuilly.

Air Sarko One : baignoire sabot pour nain volant ?

1 août 2010 3 commentaires

En pleine période d’austérité, le nouvel Airbus de Sarko – déjà labellisé « Air Sarko One » par les mauvaises langues – défraie la chronique par son coût. Dernière interrogation en date : Sarko bénéficiera –t-il oui ou non d’une baignoire sabot dans son nouveau palace volant ?

Sarkozy baignoire sabot Air Sarko One

Décidemment, le nouveau moyen de déplacement de notre hypermobile Président n’en finit pas de soulever des controverses. Le coût du bijou volant – 180 millions d’euros – avait été révélé par Le Parisien dès le mois de juin.

C’est au tour du Canard Enchaîné cette semaine d’y aller de son pavé dans la mare. Le quotidien confirme les informations du Parisien. Mais va plus loin, ajoutant des détails pour le moins savoureux.

Sarko aurait exigé de pouvoir fumer à bord (…des cigares, précise peu charitable l’hebdomadaire). Ce qui a obligé à revoir totalement le système d’aération de l’appareil (rigueur oblige, Sarko volera en effet sur un appareil d’occasion racheté à la compagnie…Air Caraïbes !), pour une somme non précisée mais que l’on imagine conséquente. Rien n’est-il trop cher pour permettre à Sarko de jouer au grand patron, habitué du Fouquet’s ?

Plus étrange, le Président aurait aussi exigé de pouvoir prendre…des bains à bord ! Ce à quoi les techniciens chargés du réaménagement de l’appareil ont objecté qu’une telle installation ferait courir un risque d’inondation en cas de turbulence. Sans compter que le transport de plusieurs dizaines de litres d’eau pour les ablutions présidentielles ne manqueront pas d’alourdir considérablement l’empreinte carbone du nain volant, contredisant de façon flagrante ses engagements vite oubliés du Grenelle.

Un modèle de baignoire sabot aurait donc été proposé par les équipes techniques.

Les journalistes, fleurant le nouveau scandale, se sont empressés de questionner le brave Luc Chatel à sa sortie du Conseil des Ministres à ce sujet. Lequel s’est empressé d’apporter un démenti tiède (comme le bain présidentiel ?), tout en précisant qu’il…ne connaisssait pas les détails de l’aménagement.

Un épais mystère entoure donc la baignoire sabot présidentielle.

Notons toutefois que ses ablutions semblent revêtir une importance particulièrement cruciale aux yeux de ce dernier, fort habitué à transpirer durant ses discours. On se souvient que l’installation d’une douche sarkozienne à l’intérieur du Grand Palais lors d’un précédent sommet de la défunte Union Méditerranéenne avait coûté la bagatelle de plus de …245 000 euros au contribuable.

Enfin, on se permettra – loin de toute considération budgétaire – de s’interroger sur le bien-fondé d’une baignoire sabot pour le Président. N’est-ce pas dans un semblable cercueil que fut retrouvé l’illustre Marat, baignant dans son sang ? Et notre Carla nationale – toute à son nouveau métier d’actrice – ne risquerait-elle pas un jour de confondre scène et réalité, se transformant dans un geste désespéré en Charlotte Corday du XXIe siècle ?

Les journaux people se chargeraient alors d’écrire l’épitaphe de notre regretté Président.

Carla serait de suite destituée de sa nationalité française.

La cérémonie funèbre serait retransmise en prime-time sur TF1 et toutes les chaînes du service public. L’oraison funèbre écrite par Guaino, lue en canon par Guéant et Frédéric Mitterrand. Mireille se fendrait d’un « Mille Colombes » funéraire, Hortefeux lirait un à un le nom des expulsés sous le règne du monarque, chaque nom serait ponctué d’un tir de canon.

180 millions d’euros, avouez qu’une telle cérémonie le vaut bien !

Enfin la vérité dans l’affaire Woerth par Sarko (montage de Libé)

20 juillet 2010 Laisser un commentaire

Libération a repris les propos du Président lors de son interview le 12 Juillet, pour en faire sortir une vérité légèrement différente que celle de Guéant.

Affaire Woerth expliquée par SarkoLibération: montage par Polemix & La Voix Off

(à écouter sur le site Liberation.fr)

Plus fort que Rama: les voyages de Pécresse

20 juillet 2010 Laisser un commentaire

Rue89 s’est penché sur les frais des voyages professionnels de Valérie Pécresse, au Japon et au Vietnam. La ministre semble avoir elle-aussi le goût du luxe, ce qui alourdit considérablement la note. Explications.

Voyages Valerie Pecresse

Il semble que l’ambiance de fin de règne qui flotte au sein du gouvernement soit devenue tellement irrespirable que les ministres se battent pour toucher leur solde de tout compte en Octobre.

Après Estrosi, Amara, Yade et Woerth, le plus méritant d’entre tous, voici venu le tour de Valérie Pécresse, épinglée elle pour ses frais de voyage (thème décidemment porteur ces derniers temps).

Rue89, à la suite du Canard, s’est en effet penché sur les dépenses de la ministre lors de deux déplacements : l’un au Japon, l’autre au Vietnam.

Le Japon d’abord. On y apprend que la ministre s’y est fait réserver une suite pour 1 564 euros les deux nuits. Record de Rama explosé !

Le site en ligne a eu accès aux factures de la suite du ministre. On y trouve 348 euros de faux frais, dont 75 euros de massage et 63 de coiffeur.  Une ministre massée et coiffée au frais du contribuable ? Le ministère, joint, soutient que Mme Pécresse a remboursé ces frais, sans toutefois fournir de preuves…

Le Vietnam, ensuite, où la ministre séjournait du 11 au 12 juin. On y apprend que Valérie Pécresse, royale avec l’argent du contribuable, a offert à sa délégation un survol de la baie d’Halong. Sachant que le vol est normalement facturé 550 dollars par personne, et que la délégation était de 15 personnes…on arrive à un total de 8 250 dollars, sans que l’on voie clairement le lien entre les fonctions du ministre et le survol de ce haut lieu touristique.

Là encore, contacté, le ministère confirme que la facture a bien été payée par le ministère, sans toutefois donner un quelconque montant, au motif que les comptes ne sont pas suffisamment détaillés pour fournir cette information…

Voyages et comm’, les casseroles de l’Elysée d’après la Cour des Comptes

19 juillet 2010 Laisser un commentaire

Après avoir poliment accepté de décaler la publication du rapport sur les comptes de l’Elysée pour ne pas indisposer le chef de l’Etat avant son passage sur France2, la Cour des Comptes a finalement rendu son rapport. Où l’on apprend que les frais de déplacement du chef de l’Etat représentent près d’un cinquième du budget total et que les dépenses de communication de l’Elysée explosent. Revue de détail.

Rapport Cour des Comptes budget Elysée

C’est la conclusion du rapport sur le budget de l’Elysée rendu par la Cour des Comptes: la tenue du budget s’améliore – le contraire eût fait désordre en ces temps de crise et dans la foulée de la très sévère lettre de Sarko à ses ministres.

Autre point de satisfaction: la pratique des sondages achetés par l’Elysée à la société d’un des conseillers de l’ombre de Sarko, et communiqués tels quels à des media amis – LCI et TF1 en premier chef – semble révolue (ou continue sous une forme plus discrète dans un autre service de l’Etat…).

Mais c’est sur le budget « voyages » que la Cour trouve le plus à redire. Elle note que ce budget s’est envolé en 2009, passant de 14 millions d’euros en 2008 à 19,7 millions d’euros en 2009, soit 19% des charges (14,5% en 2008). La faute notamment à une tendance certaine à l’inflation des délégations. Ainsi, lors d’un déplacement de deux heures et demi dans l’Ain, le Président était-il accompagné de 68 personnes (coût : 128 000 euros).

A New-York, la délégation était de…131 personnes. Le tout pour un coût de 1 114 000 euros. Les deux jours au G20 de Pittsburg ont quant à eux coûté 592 442 euros.

Quant aux coûts de communication, ils doublent, passant de 465.000 euros en 2008 à un million en 2009. La faute à Internet exigeant de plus en plus de « contenu », à une pratique du « storytelling » de plus en plus élaborée et l’approche de 2012.

Ainsi, la Cour cite l’exemple d’un déplacement pour lequel un gymnase a dû être ré-aménagé pour le discours présidentiel (création d’un fonds de scène, moquettage de l’estrade, escalier d’accès, sonorisation) , le tout pour un coût de 17 000 euros !

À New York, le chef du protocole a changé de salle pour les entretiens bilatéraux. Coût du réaménagement et du mobilier : environ 13 000 euros.

Enfin, G20 de Pittsburgh par exemple, du 14 au 25 septembre 2009, la France a jugé « insuffisante » la salle de presse mise à sa disposition et a donc créé la sienne. Coût de l’opération : 25 000 euros de dépenses de location et d’aménagement d’une salle.

Autres sources d’économies proposées par la Cour : les fleurs, dont le budget (297 252 euros) s’est alourdi de 8% et les achats de journaux en kiosque (391 634 euros), qui pourraient être remplacés par des abonnements aux tarifs très préférentiels. On appréciera l’humour (involontaire) de la Cour qui admet que ce changement obligera – hélas – certains collaborateurs recevoir un peu plus tard leur…Figaro quotidien.

Enfin, on notera avec plaisir que Nicolas Sarkozy paie maintenant lui-même (ou rembourse) ses dépenses privées. Qui a dit que nous n’étions pas dans une République Irréprochable ?

Sarkozy : « Trop de casseroles tuent la démocratie »

11 juillet 2010 1 commentaire

On a beau être hyperprésident, on préfère gérer les casseroles au coup par coup. En cause cette fois-ci : le rapport de la Cour des Comptes sur le budget de l’Elysée.

Didier Migaud Rapport budget Elysée Cour des Comptes

Dangereux télescopage d’évènements en cette fin de semaine : la Cour des Comptes devait remettre son rapport sur la gestion du budget de l’Elysée ce vendredi 9 juillet…soit 3 jours avant la remise du rapport tant attendu de l’IGF sur le traitement du dossier fiscal de Mme Bettencourt par Eric Woerth et l’intervention présidentielle sur France 2.

Or, le dernier rapport de la haute juridiction sur les comptes de l’Elysée (voir ici l’allocution de Philippe Séguin) avait valu à l’Elysée quelques problèmes, en pointant de nombreux dysfonctionnements : le coût excessif de la Garden-Party et des déplacements présidentiels, le règlement sur des fonds publics de dépenses personnelles du chef de l’Etat (14 000 euros, soit un peu mieux que les cigares de Christian Blanc) mais surtout le règlement par l’Elysée de sondages qui étaient ensuite transmis au Figaro et LCI (voir l’article du Monde sur le détail de l’affaire).

Chat mouillé craignant l’eau, notre président a donc courageusement et démocratiquement décidé d’après le JDD du 11/07 de…repousser la date de publication du rapport. Ledit rapport sera donc publié le…16 juillet, laissant au président le soin de gérer son interview télévisé et sa prestation du 14 juillet, et au ministre le temps de présenter sa réforme des retraites en conseil des ministres.

Donner du temps au temps, n’est-ce pas là l’ultime privilège du Pouvoir ?

L’affaire Woerth-Bettencourt ou la faillite du contrat social sarkozyste

10 juillet 2010 1 commentaire

Ce que cache vraiment l’affaire Woerth-Bettencourt et pourquoi elle est explosive.

Le programme de Nicolas Sarkozy en 2007 était simple : le bouclier fiscal pour les très riches, le « Travailler Plus pour Gagner Plus » pour le plus grand nombre. Les français, vaguement conscients de l’injustice sociale que représentait le bouclier fiscal, prenaient le parti d’accepter ce dernier en échange de jours meilleurs sur le terrain du pouvoir d’achat promis par le candidat Sarkozy.

Un contrat social était passé entre le candidat-Président et ses électeurs : en échange d’avantages pour les très riches, le niveau de vie du plus grand nombre s’élèverait. Ensemble, tout devenait possible comme le disait le slogan du candidat.

Trois ans plus tard, le bouclier fiscal tient toujours, malgré les critiques de l’opposition, la crise financière et le besoin criant de trouver des nouvelles ressources budgétaires. Le Président semble même s’y accrocher dans un mouvement aussi désespéré qu’inhabile politiquement.

A l’inverse, la promesse d’augmentation du pouvoir d’achat pour tous s’est lamentablement échouée sur les rivages de la crise financière. Et, les français voient leur horizon s’obscurcir, entre augmentation inéluctable des impôts et baisse annoncée des prestations sociales.

Mieux, la majorité vient d’élaborer un plan pour les retraites qui préserve les avantages des retraités (un réservoir stratégique de voix pour Nicolas Sarkozy en 2007) et des plus aisés (une part importante des contributions de campagne de Nicolas Sarkozy) et refuse de taxer le capital, tout en faisant porter l’essentiel des efforts sur les actifs, qui devront travailler plus longtemps, sans être sûrs de voir le niveau de leur retraite garanti.

En somme, un « Travailler Plus pour Gagner Moins » pour la majorité des français.

Les riches gardent leur bouclier fiscal, les autres n’ont qu’à s’en procurer un en prévision des tempêtes qui s’annoncent.

C’est dans ce contexte que surgit l’affaire Bettencourt. Et qu’une lumière crue est jetée sur ces deux tendances antagonistes : tandis que Mme Bettencourt se fait rembourser par le fisc 30 millions d’euros sur ses impôts, les français voient leur Ministre-Trésorier- Epoux de la gestionnaire de Mme Bettencourt leur présenter une réforme qui – bien que rendue nécessaire par le poids de la démographie – signe pour l’immense majorité d’entre eux la fin de ce qu’ils considéraient comme avantages acquis.

C’est cette flagrante injustice qui éclate au grand jour dans cette affaire : la protection des avantages de quelques-uns au détriment de l’intérêt du plus grand nombre.

C’est la faillite du contrat social sarkozyste que l’affaire Bettencourt, par un raccourci dont l’histoire a le secret, illustre mieux que tout.

Quoiqu’en dise la droite, il n’y a rien de fasciste ni de violent aux révélations de Mediapart, c’est l’injustice que cette affaire illustre qui est violente.

Plan d’économies de Sarko : faites ce que je dis, pas ce que je fais

4 juillet 2010 Laisser un commentaire

Le plan d’économies présenté par Sarko est vague, reprend des mesures déjà annoncées et touche tout le monde sauf lui.

Plan d'économies de Sarko

Devant la succession des affaires impliquant plusieurs de ses ministres, et conscient de l’effet ravageur de ces dernières sur sa côte de popularité – au plus-bas depuis son élection, Nicolas Sarkozy a décidé de réagir.

Il l’a fait à sa façon, avec force effets d’annonce, sans qu’on sache si ces déclarations seront suivies d’effet.

L’opération de comm’ prend cette fois la forme – rare pour ce Président si peu solennel et si peu littéraire – d’une lettre adressée au Premier Ministre, François Fillon. Dans cette lettre, véritable inventaire à la Prévert, le Président y détaille toute une série de mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat, dont la majorité à destination de ses ministres.

Les promesses sont vagues, déjà connues pour certaines, peu chiffrées. On entrevoit d’éventuelles sanctions – non détaillées au demeurant. L’ensemble représenterait d’après Le Monde des économies de 4,5 milliards d’euros, soit 4,5% des 100 milliards d’économies nécessaires pour respecter les critères de Maastricht en 2013.

Florilège des mesures : on trouve d’abord les mesures visant expressément les ministres « épinglés » par les affaires ces dernières semaines. Ainsi, il est demandé de faire des économies dans les déplacements et de favoriser le train (clin d’œil à Estrosi et Joyandet, grands amateurs de transport en jet privé), de limiter les frais de bouche (allusion aux cigares de Blanc), et de privilégier pour ses hébergements lors de ses déplacements les ambassades et les préfectures (Rama – et son hôtel 3 étoiles – appréciera).

Le gros des économies – 3,5 milliards – viennent de réductions de dépenses d’intervention, réductions déjà annoncées au demeurant.

Viennent ensuite diverses mesures comme la réduction du parc automobile de l’Etat, la limitation du nombre de conseillers ministériels (à ce titre, Sarkozy n’a d’ailleurs jamais respecté sa promesse d’un gouvernement limité à 15 ministres…), l’abandon de la Garden-Party de l’Elysée (dont le coût avait quasiment doublé avec Sarkozy). Est aussi demandé aux ministres de limiter le nombre de réceptions et dépenses somptuaires (allusion aux folles dépenses de Rachida Dati lors de son bref passage Place Vendôme ?).

Enfin, et là on croit rêver, Sarko de préciser que les dépenses liées à la vie personnelle des ministres devront être acquittées… par ces derniers, sur leurs deniers personnels.

Mais rendons à Sarko cet hommage : il sait dans la tourmente se montrer impartial. Et certaines de ces mesurettes touchent aussi quelques de ses amis. Ainsi seront supprimés le concert du 14 Juillet (le pote de Sarko Johnny ne chantera plus aux frais du contribuable, il faudra s’y faire) ainsi que les chasses présidentielles, ressuscités par un certain…Nicolas Sarkozy et placées sous la responsabilité du très peu recommandable Pierre Charron, qui s’était brillamment illustré dans l’affaire des rumeurs de liaisons au sein du couple présidentiel.

Enfin, on notera avec intérêt que l’Elysée est peu affectée par ce train de mesures, et que Sarkozy se garde bien de préciser sa part de « l’effort national », au moment où il s’apprête à prendre livraison pour la modique somme de 176 millions d’euros de son nouvel Airbus pour – enfin – pouvoir jouer à Obama.

Au final, du grand Sarko : de la comm’, peu d’effets. Plus ça va, plus ça change.

Plan d’économies de Sarkozy (pdf)

Clientélisme : à l’approche de 2012, les enchères montent à droite

3 juillet 2010 1 commentaire

Clientelisme a droite, presidentielle 2012Trois décisions sans lien a priori entre elles pointent toutefois vers une même direction : le retour à grande vitesse du clientélisme à droite à l’approche de 2012.

La TVA réduite dans la restauration

Cette mesure phare de Chirac – que ce dernier ne sut jamais mener à bien – mais que son successeur arracha de Bruxelles est sur la sellette depuis plusieurs mois, en raison de sa faible efficacité, et de son coût exorbitant. En effet, sur les engagements des restaurateurs d’une baisse des prix de 3% et de créations de 20 000 emplois, peu a été respecté. La baisse des prix constatée par l’INSEE sur un an ne fut que de 1,2%. Quant au nombre de créations d’emplois, à 21 700 emplois, il n’est que d’un tiers supérieur au nombre de créations de postes en rythme normal, à 15 000 emplois.

Le tout pour un coût estimé à 2,35 milliards d’euros, à un moment où la lutte contre le déficit s’affiche comme la priorité brûlante du moment.

Le débat fait d’ailleurs rage au sein du gouvernement même : François Baroin a en effet qualifié cette mesure de « très très grossse niche », avant d’être désavoué par sa ministre de tutelle Christine Lagarde, beaucoup plus politique que son benjamin de ministre, et de devoir revenir à des sentiments plus électoralistes.

Résultat : la mesure ne sera pas réexaminée avant…la prochaine présidentielle. A titre de comparaison, et pour prendre la pleine mesure des choix – discutables ? – du gouvernement, on notera que les économies liées à la suppression de 100 000 postes dans la fonction publique devrait rapporter 3 milliards d’euros, soit légèrement plus que le coût annuel du cadeau aux restaurateurs (2,35 milliards), lui maintenu. De là à dire que ce que l’on ne donnera pas aux fonctionnaires ira chez les restaurateurs…

L’amendement LeFur et l’élevage porcin en Bretagne

Le cas de l’élevage porcin en Bretagne est lui aussi significatif. Un amendement du député Marc Le Fur (UMP, Côtes-d’Armor), adopté en commission des affaires économiques, propose en effet d’alléger la réglementation applicable aux installations ou extensions d’élevages. La conséquence de cet amendement est qu’il deviendra possible d’implanter des exploitations d’élevage porcin jusqu’à 2 000 têtes, contre 450 actuellement.

Et ce, à un moment où le gouvernement vient d’affecter à la lutte contre la pollution des algues vertes, dues majoritairement aux nitrates provenant des élevages, la somme de 134 millions d’euros sur 5 ans.

Traiter le problème d’une main et faciliter de l’autre sa réapparition, voilà qui s’apparente fort à la politique du pompier pyromane.

Le recul du gouvernement sur les déserts médicaux

Le tableau ne serait pas complet sans le dossier des déserts médicaux. Roselyne Bachelot, en froid avec les médecins sur plusieurs aspects de sa loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST) vient en effet tout bonnement de battre retraite en rase campagne, cédant aux revendications des médecins. Ces derniers réclamaient la suppression des pénalités financières prévues contre les médecins refusant de prêter main forte à leurs confrères des zones sous-médicalisées (pénalités pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par an), ainsi que l’abandon de déclarations obligatoires pour les médecins de leurs absences, une autre mesure prévue dans la loi.

Beau geste de solidarité de Mme Bachelot envers les médecins.

Qu’ont en commun ces trois dossiers ? Certes, si les montants en jeu varient, les populations visées ont toutes le bon goût d’être des réservoirs de voix stratégiques pour la Droite : les restaurateurs – traditionnellement à droite et grands « faiseurs d’opinion » – les médecins, et les agriculteurs, laminés par la chute des cours des matières premières et chez qui Sarkozy pâtit en plus d’un fort déficit de popularité.

La majorité, estimant que ces quelques centaines de milliers de voix nécessitent bien un effort collectif, n’hésite pas à y affecter les moyens nécessaires, y compris financiers. Ce qui est beaucoup plus facile à faire quand on dispose de l’argent public et qui est exactement ce que l’on appelle du clientélisme : l’usage du bien commun à destination de quelques-uns.

Woerth a beau être hors jeu dans son rôle de trésorier de l’UMP, la chasse aux voix pour 2012 a bel et bien commencé !

Nic’ et Carla s’envoient en l’air pour 176 millions d’euros

27 juin 2010 2 commentaires

Vouloir jouer dans la cour des grands finit par coûter cher à la longue. C’est ce que l’on apprend dans la dernière livraison du Parisien qui détaille les coûts du futur avion présidentiel exigé par Sarko : 176 millions d’euros au total. Pulvérisés les derniers records des ministres Estrosi et Joyandet, qui petits joueurs, affrètent des jets privés mais arrivent péniblement à 170 000 euros chacun. Mais si l’on y réfléchit bien, quoi de plus naturel qu’un rapport de 1 à 1 000 entre ses ministres et notre Omniprésident ?

176 millions d’euros, c’est en cette période de rigueur qui n’ose dire son nom, le prix que coûtera au contribuable le dernier caprice « bling-bling » de Sarkozy, qui a exigé de disposer d’un nouvel avion présidentiel, les avions actuellement mis à disposition de l’Elysée ne permettant pas de rallier La Réunion ou Mayotte en une seule traite. L’injustice est réparée et pour cette modique somme, Carla pourra désormais emprunter un vol « Air Sarko » en cas d’enregistrement ou de tournage inopinés à LA…Victoires inestimables pour la musique et le 7e Art !

Que trouve-t-on, vous demanderez-vous, pour cette somme dans le nouveau palace volant des époux bling-bling ? Une soixantaine de fauteuils business , une grande salle de réunion, une chambre, une vraie douche présidentielle (au cas où il prendrait à Chouchou l’envie de faire un footing en vol), et enfin une mini-salle d’opération (en cas de malaise vagal). Côté technologie (fax, téléphone, ordinateur), on n’est plus à l’air du « mulot » et le dernier cri a été retenu pour les vols « Air Sarko » : les passagers auront notamment la possibilité de surfer sur le Net à 10000 m d’altitude. Enfin, en cas de passage au-dessus de pays de l’Axe du Mal particulièrement mal intentionnés ce jour-là, la carlingue a été renforcée et l’avion sera équipé d’un système de leurre antimissiles (mais cette mesure est-elle nécessaire, Sarko ressemblant si peu à un Président ?).

Les grincheux nous parlent de rigueur. Allons, bon, cessez ces plaintes stériles et revenez à la raison : n’est-il rien de trop beau quand il s’agit pour nos deux tourtereaux de s’envoyer en l’air ?