Archive

Posts Tagged ‘eric woerth’

Rien n’arrête Eric Woerth

5 août 2010 Laisser un commentaire

Une nouvelle affaire pour Eric Woerth, révélée par Libé ce matin, juste à temps pour le dernier conseil des ministres de la saison.

Décidemment, Eric Woerth a beau passer son temps à jurer qu’il n’est jamais intervenu dans les successions VIP de l’UMP, les preuves s’accumulent et rendent le climat de plus en plus lourd pour le ministre en sursis.

Libération révèle en effet qu’Eric Woerth serait intervenu dans la succession du sculpteur César, effaçant l’ardoise que le fisc réclamait aux héritiers de l’artiste.

L’intervention du ministre s’est traduite en 2008 par un dégrèvement fiscal de 27 millions d’euros sur la succession du sculpteur sans compter les pénalités de mauvaise foi, effacées elles aussi, d’après le quotidien.

Coïncidence troublante, mais dont on commence à être familier dans les différentes « woerthitudes », l’exécuteur testamentaire du sculpteur se trouve être Alain-Dominique Perrin, directeur de la Fondation Cartier, ex-PDG du groupe de luxe Richemont, et accessoirement … grand donateur de l’UMP, dont Woerth Eric était au moment des faits le grand argentier.

Ce mélange des genres vous rappelle vaguement quelque chose ?

Pour qui court Philippe Courroye ?

25 juillet 2010 3 commentaires

Malgré de nombreuses voix s’élevant contre la gestion du dossier par le procureur Courroye, ce dernier s’accroche au dossier Woerth-Bettencourt, multipliant les enquêtes. Au risque de rendre un jugement qui n’apparaisse crédible qu’aux yeux de la majorité.

Sarkozy Philippe Courroye

Les diverses demandes de l’opposition pour faire la lumière sur la triste affaire Woerth-Bettencourt se sont avérées jusque-là infructueuses.

Une commission d’enquête parlementaire ? Acceptée sur le principe par Accoyer, mais renvoyée à Septembre – sur le mode « il est urgent d’attendre pour enterrer l’affaire Woerth-Bettencourt », il est fort probable qu’elle ne voie jamais le jour. Et qu’elle subisse le même sort que la commission d’enquête demandée par l’opposition sur les sondages de l’Elysée l’année dernière.

Le dépaysement de l’affaire dans un autre tribunal demandé par Martine Aubry et d’autres personnalités de l’opposition ? Accueilli par un silence méprisant, cette option n’a jamais été vraiment considérée.

Quant à la nomination d’un juge d’instruction, on ne semble pas non plus en prendre le chemin…

Mais au fait que reproche-t-on exactement au procureur Courroye ? Et en quoi cet ex-chevalier blanc de la Justice en son temps ne serait-il pas à même de dénouer les fils de cette ténébreuse affaire ?

La vérité est que le procureur Courroye est trop impliqué dans l’affaire pour pouvoir rendre un jugement au-delà de tout soupçon.

Premier élément troublant: on se trouve là en face d’un curieux cas d’école, dans lequel le procureur se trouve être juge et partie : en effet, ce dernier est cité dans les écoutes qui constituent le point de départ de l’Affaire…

Ce cas d’école réjouira peut-être les juristes, elle n’en inquiète pas moins les tenants d’un jugement impartial.

Ensuite, ce procureur se vante ouvertement d’être « l’ami » d’un des protagonistes de l’affaire, Nicolas Sarkozy, qui l’a décoré de l’Ordre du Mérite.

« Ami » auquel il a rendu un fier service dans l’affaire Lasserre, dans laquelle le Président était soupçonné de…prise illégale d’intérêts et de corruption passive avec enrichissement personnel. L’affaire – la seule qui put vraiment inquiéter Nicolas Sarkozy au cours de sa carrière – fut révélée par le Canard Enchaîné en pleine campagne présidentielle de 2007 et concernait les conditions d’achat par Nicolas Sarkozy d’un luxueux duplex à Neuilly sur la très cotée île de la Jatte.

Or, Courroye classa – au grand soulagement de son « ami » – sans suite l’enquête préliminaire de police.

Anecdote qui permet de mieux savourer les mots du Président au sujet du procureur: « On nous reproche de nous connaître, mais cela ne l’a pas empêché de faire son métier, ni moi le mien. »

D’aucuns soulignent aussi les limites du rôle de procureur: les interrogatoires peuvent se faire sans avocat, les perquisitions doivent se faire avec l’accord des personnes interrogées (!), enfin ce dernier n’est pas compétent pour déclencher des enquêtes hors de France. Gênant dans une affaire qui a été déclenchée par des soupçons d’évasion fiscale, en Suisse notamment.

Tout le monde a aussi noté le peu de cas que le procureur semblait faire du secret de l’enquête, et de nombreux journalistes ont souligné l’exceptionnelle facilité à se procurer les comptes-rendus d’interrogatoires.  Comptes-rendus transmis directement à l’Elysée et retransmis dans leur version épurée par Guéant aux journalistes (voir à ce titre la pétition des journalistes du Figaro, estimant que le journal avait été manipulé pour « blanchir » Eric Woerth).

Ces soupçons sont bien-sûr renforcés par le statut même de la fonction de procureur, hiérarchiquement rattaché à l’exécutif.

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans mentionner la guerre de tranchée dans laquelle sont engagés le procureur Courroye et sa collègue la juge Prévost-Deprez, guerre qui n’apparaît digne, ni de leur âge, ni de leurs fonctions et qui a fini par transformer le  tribunal de Nanterre en une vaste cour de récréation.

La juge se prépare donc à enquêter sur les mêmes affaires que son collègue, quitte à arriver à des conclusions différentes tandis que ce dernier fait tout pour protéger son pré-carré et éviter un dessaisissement de l’affaire. A ce rythme, on ne pourrait que conseiller à Claire Thibout de prendre un meublé à Nanterre pour les trois prochains mois.

Un tribunal transformé en champ de mines, un procureur impliqué dans l’affaire, proche du chef de l’Etat et rattaché à l’exécutif de par sa fonction, une procédure limitant le cadre de l’enquête, mais idéale pour classer l’affaire. Tel est le cadre qui abritera l’enquête sur un éventuel conflit d’intérêt de la part d’un ministre, sur le financement de la campagne du Président, en bref sur ce que l’on considère déjà comme la plus sérieuse affaire du quinquennat Sarkozy.

Le tableau affligeant offert par une quelconque république bananière ?

Non, beaucoup plus proche de nous: l’exercice de la Justice en l’an 3 de la République Irréprochable de Nicolas Sarkozy.

Enfin la vérité dans l’affaire Woerth par Sarko (montage de Libé)

20 juillet 2010 Laisser un commentaire

Libération a repris les propos du Président lors de son interview le 12 Juillet, pour en faire sortir une vérité légèrement différente que celle de Guéant.

Affaire Woerth expliquée par SarkoLibération: montage par Polemix & La Voix Off

(à écouter sur le site Liberation.fr)

Woerth hué sur le Tour de France

19 juillet 2010 4 commentaires

Conséquences de l’affaire Woerth-Bettencourt : le couple Woerth sifflé lors du Tour de France, et l’impopularité du ministre confirmée par le baromètre Ipsos-LePoint.

Woerth hue Tour de France

Ce qui se voulait un moment de détente au milieu de l’affaire Woerth-Bettencourt s’est finalement soldé par un fiasco de comm’. En effet, le ministre, accompagné de son épouse, a été copieusement hué lors de sa visite sur le Tour de France ce dimanche.

Comme quoi, les Français ne semblent pas dupes des explications servies la semaine dernière par le Président, et reprises en boucle par les ténors de la majorité.

Hypothèse qui semble confirmé par les résultats du baromètre Ipsos-LePoint, qui voit Eric Woerth gagner 14 points d’opinions négatives dans sa dernière livraison.

Ce dernier pourra toutefois se consoler : au sein des sympathisants UMP, ses opinions positives font un bond de…18 points.

La propagande du parti majoritaire aurait-elle cessé de fonctionnerà l’extérieur de l’UMP ?

Riposte graduée suivant Hortefeux: à Grenoble, le RAID, le GIPN, et…le fisc !

19 juillet 2010 Laisser un commentaire

En plein milieu de l’affaire Bettencourt, l’envoi par le ministre de l’Intérieur de forces mobiles et d’un inspecteur du fisc à Grenoble fait sourire.

Violences urbaines Grenoble: Hortefeux

La réponse de Brice Hortefeux aux émeutes qui frappent Grenoble ? L’envoi du fisc pour couper court à la fraude fiscale dans les cités.

Si l’intention est bonne – les interventions du fisc permettant théoriquement de « frapper au portefeuille » les gangs responsables de la violence – la rapidité de la réaction du ministre renforce encore le soupçon du « Deux poids, deux mesures », de plus en plus pesant depuis le début de l’affaire Bettencourt.

En effet, pourquoi l’Etat ne s’est-il pas  montré aussi zélé pour frapper Tatie Liliane « au portefeuille », elle qui dissimulait dans des comptes en Suisse plusieurs dizaines de millions d’euros, qui n’a jamais daigné déclarer la possession de la désormais fameuse île d’Arros et à qui on remboursait, avec une célérité peu commune, plusieurs dizaines de millions d’euros au titre du bouclier fiscal ?

Simple question, Mr Hortefeux:  par souci d’égalité de traitement devant la loi, pourquoi ne pas envoyer – en plus du fisc – le RAID et le GIPN chez les Bettencourt  ?

Au moins Liliane Bettencourt – peut-elle se réjouir – contrairement aux caids des banlieues – d’avoir eu comme maire  un certain Nicolas Sarkozy et de faire partie des (très) riches donateurs de l’UMP …

Eva Joly: pourquoi Courroye ne peut enquêter dans l’affaire Bettencourt

18 juillet 2010 Laisser un commentaire

Explications de l’ex-juge Eva Joly sur les doutes et limites qui portent sur les enquêtes que le juge Courroye est en train de mener seul dans l’affaire Woerth-Bettencourt.

« Courroye a très peur d’aller au fond des choses »,

Eva  Joly, dans l’émission « Arrêt sur Images »

Rien n’est trop beau pour dîner avec Wauquiez

18 juillet 2010 Laisser un commentaire

Selon le JDD, le secrétaire d’Etat n’en serait pas à sa première levée de fonds en marge de ses activités officielles. Un dîner avec Wauquiez aurait notamment été facturé… 1 000 £ aux heureux invités, pour le plus grand bénéfice de la fondation « Nouvel Oxygène ».

Wauquiez Nouvel Oxygene Collecte de Fonds

Les micro-partis sont la découverte du moment. Et Wauquiez apparaît comme un maître dans la collecte de fond, quitte à confondre allégremment ses casquettes de secrétaire d’Etat et bénéficiaire de son micro-parti.

Wauquiez est actuellement au coeur de la polémique pour le dîner au cours duquel il aurait sollicité des fonds en juin. Or, le JDD nous apprend que Wauquiez n’en était pas à son coup d’essai dans la capitale britannique.

Ce dernier se serait rendu début mars à Londres dans le cadre d’un voyage officiel et aurait adjoint à sa visite un petit-déjeuner organisé par l’UMP de Londres pour lequel il aurait demandé à rencontrer des entrepreneurs (on ne prête qu’au riches…). Fort opportunément, certains d’entre eux auraient reçu en juin une invitation à « poursuivre l’échange d’idées » (et de dons ?) autour d’un dîner avec le secrétaire d’Etat, en échange d’une – modeste – contribution de 1 000 £ (env. 1 180 €).

Effet boomerang garanti pour ce chantre d’une « droite sociale »,  qui affirmait sur Europe1 il y a quelques jours que les « masques tomb(ai)ent » dans l’affaire Bettencourt.

Wauquiezgate: la suite

17 juillet 2010 1 commentaire

Le petit aller-retour de Laurent Wauquiez commence à faire des remous dans la Presse. Après LePoint, Libé et L’Express relatent l’affaire. Alors que le secrétaire d’Etat adopte une défense à géométrie variable, à la Eric Woerth.

Laurent Wauquiez collecte fonds Nouvel Oxygene Londres

Gros titre ce vendredi dans Libé (« A Londres, Wauquiez fait la manche ») sur l’affaire Wauquiez (le sémillant secrétaire d’Etat a profité d’une réunion officielle à Londres pour collecter de l’argent pour son propre parti « Nouvel Oxygène », voir article ici).

Collecte effectuée auprès de responsables de fonds et de banquiers alors qu’il fustigeait les même hedge-funds et banquiers dans un article de La Tribune en février 2009, n’hésitant pas à déclarer: « Les débordements du capitalisme financier ont tué le capitalisme économique et de production. »

Cette collecte de fonds s’inscrit dans la lignée des « micro-partis » qui permettent en créant des « structures-écran » de contourner la loi en toute légalité sur le financement des partis politiques (cf. article dans Rue89 montrant les revenus des principaux micro-partis).

L’attitude de Wauquiez, confondant un peu vite ses casquettes de secrétaire d’Etat et trésorier de son propre parti (ça vous dit quelque chose?), a été qualifiée de « proprement hallucinante » par le trésorier du PS, Régis Juanico. Le même de continuer:  « Qu’un secrétaire d’Etat à l’Emploi puisse se permettre à la fin d’un dîner de faire un appel aux dons et donc utiliser quelque part un voyage officiel dans un but de promotion politique de sa propre carrière, c’est profondément choquant ».

Régis Juanico va plus loin encore, évoquant « un agent double au gouvernement avec une visite et un agenda officiels et une fonction officieuse de nuit avec ce dîner » qu’il qualifie par ailleurs de « pas anodin », selon Le Figaro.

D’autant plus que, toujours et encore selon le trésorier du PS, « M. Wauqiuez s’est fait une spécialité à l’Assemblée de nous donner en permanence des leçons de moralité, de vertu et d’éthique républicaine. » (voir ici l’intégralité de la réaction de Régis Juanico).

Wauquiez Londres Collecte Fonds Nouvel Oxygène

De son côté, le secrétaire d’Etat nous sert une défense à géométrie variable, à la Eric Woerth. Il a ainsi d’abord contesté la nature de ce dîner à Londres, avant de reconnaître avoir perçu de l’argent des personnes présentes.

Avant d’entonner une autre litanie, pour se défendre contre l’accusation désormais très sensible de « conflit d’intérêt » – notion que la droite semble tout juste de découvrir – et de déclarer: « Il n’y a pas de sujet, les gérants de fonds n’ont rien à voir avec ce dont je m’occupe dans mon ministère (…) il n’y a aucune interférence ».

On notera avec amusement que le jeune secrétaire d’Etat utilise la même rhétorique que son aîné Woerth (« Il n’y a pas de sujet »), balayant avec mépris les accusations…

En tout cas, derrière cette défense lisse, Wauquiez – bien trop intelligent pour ne pas être conscient des dommages que cette affaire pourrait causer à sa carrière – semble s’activer en coulisse pour limiter que les participants ne parlent trop.

Ainsi, Libé cite la secrétaire d’un gérant de fonds déclarant que « Laurent Wauquiez a déjà appelé trois fois. Hier encore… » , avant d’expliquer que  son patron ne « voulait plus aborder ce sujet ». Toujours selon le quotidien, les participants au dîner auraient reçu plusieurs coups de fil, y compris du secrétaire d’Etat lui-même, fort marri que l’affaire se soit ébruitée.

Ironie ou preuve supplémentaire que nous avons décidemment « la droite la plus bête du monde », un autre dîner du même genre serait prévu dans les mois à venir.

Question: Quelle casquette Laurent Wauquiez portera-t-il alors?

Les casseroles du gouvernement Sarkozy

17 juillet 2010 Laisser un commentaire

C’est l’appli star de l’été. Le site owni propose un jeu tout simple: sur le modèle de la Cène, on clique sur les différents ministres de Sarko pour découvrir leurs casseroles.

Comparer Sarko à Jesus ? Un raccourci osé certes, mais pas dénué de tout fondement tant l’un comme excellent dans les miracles, Jesus à multiplier les pains, Sarko les affaires.

Le site, bien fait, renvoie pour chaque casserole sur la source (LeMonde, L’Express, Le Nouvel Obs, 20Minutes …).

Casseroles des ministres de Sarkozy

La casserole « Prince Jean » de Sarko (source: Le Monde.fr)

Cene_ appli OWNI Affaire Woerth

La casserole « Affaire Woerth-Bettencourt » de Woerth (source: Le Nouvel Obs)

Pour rappel, le clip de campagne (payé par Tatie  Bettencourt?) du candidat Sarkozy sur le thème de la « République Irréprochable » (noter l’envolée lyrique musicale en fin de clip, vers 0’45 »).

Nicolas Sarkozy: « La République Irréprochable »

Exploitation du 3e âge: un papy enrôlé pour sauver les Woerth

16 juillet 2010 Laisser un commentaire

C’est une nouvelle qui augure mal des conséquences sociales de la réforme des retraites: la Droite a sorti sa dernière carte, le père de Florence Woerth, pour témoigner de l’honnêteté de sa fille et son gendre. Aussi convaincant que le rapport de l’IGF ?

Temoignage pere Florence Woerth

A bout d’argument, les communicants de l »Elysée nous sortent…le propre père de  Florence Woerth, la femme du ministre du Travail, pour témoigner dans l’affaire Woerth.

Et c’est un témoignage en règle de bonne moralité que délivre le vieil homme, chirurgien retraité de son état dans un quotidien régional. On notera le casting qui sent le storytelling et la respectabilité UMP à plein nez: un « aîné » qui témoigne, chirurgien respecté, père d’une fille à l’honneur bafoué, le tout avec la caution de la presse régionale…

On est proche de Shakespeare, voire de Racine.

Trêve de plaisanterie, que nous dit-il, ce digne papy ?

Que l’honneur des Woerth est « sali », que « c’est calomnieux envers Éric et Florence ». En bon notable connu dans son village, il précise que « la combine, ce n’est pas le genre de la famille » ayant élevé ses enfants dans « (…)l’honnêteté et la rigueur », lui qui affirme avoir suivi « l’affaire dans les journaux ».

On le voit, un témoignage qui vaut son pesant de rapport d’IGF dans l’affaire qui passionne la France.

La Droite n’a décidemment aucun respect pour nos aînés. Et le fait que l’on aille sortir pépé-Flo de sa retraite – sans aucun égard à la pénibilité de la tâche – pour soutenir un gouvernement en déroute ne présage rien de bon  quant à la réforme des retraites qu’Eric Woerth est en train de mener…

Mais bon, ça doit être « parce qu’ils le woerth bien ! ».