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Le 180° de Nicolas Sarkozy sur l’immigration

12 août 2010 Laisser un commentaire

LeMonde.fr revient sur la volte-face de Nicolas Sarkozy sur l’immigration.

Alors que ses discours de campagne faisaient l’éloge de la diversité et de la « chance » que représentait l’immigration pour la France (souvenez-vous de Rachida Dati porte-parole de la campagne puis ministre de la Justice), le chef de l’Etat a choisi, dans son discours de Grenoble le 30 juillet, de dénoncer « les conséquences de 50 ans d’immigration non contrôlée ».

Retour en images sur un volte-face aux forts relents électoralistes :

Pierre Moscovici : Sarkozy fait du « Le Pen light »

11 août 2010 Laisser un commentaire

Pierre Moscovici, député PS du Doubs, était l’invité de RTL. L’occasion pour lui de revenir sur la politique sécuritaire du gouvernement.

Le député socialiste a vivement critiqué Nicolas Sarkozy, comparant ce dernier à un «Le Pen light». Sur les les mesures sécuritaires annoncées par le président, il s’est rapproché des propos de Michel Rocard dans Marianne, sans aller toutefois à citer explicitement Vichy et les nazis :
Ca rappelle les heures les plus noires de notre histoire.

Sur la réappropriation du thème sécuritaire par les socialistes, il considèrent qu’ils doivent tout faire pour « montrer que l’on est plus républicain et plus efficace que Nicolas Sarkozy ».

Et d’énumérer quelques propositions du PS :

Rétablir les effectifs de police, renouer un lien de confiance, rétablir une police de proximité…

Mr Moscovici, dans une allusion à peine voilée à la tentative de diversion que mène actuellement Nicolas Sarkozy, a recentré le débat sur les questions sociales et rappelé les échéances de la rentrée, avec notamment la réforme des retraites, prédisant :

La rentrée sera sociale et chaude… le 7 septembre il y aura des millions de gens dans la rue.

Xénophobe, Sarkozy ?

11 août 2010 Laisser un commentaire

Xénophobe, le Président français ? Le terme est lancé. Et il ne vient pas d’un élu socialiste ou vert anonyme, non il s’étale en Une du plus grand journal américain, le New-York Times. Morceaux choisis.

Sarko xénophobe New-York Times

Le quotidien américain attaque fort:

Le président français, qui aime être appelé « Sarko l’Américain », réveille de dangereux sentiments anti-immigration dans l’optique de gains politiques à court terme.

L’éditorial évoque ensuite les dernières propositions de Sarko, de l’expulsion de Roms à la déchéance de nationalité de personnes d’origine étrangère reconnues coupables de certains crimes. Et souligne la contradiction avec le principe d’égalité des citoyens devant la loi:

Mesures proposées dans un pays qui s’est toujours vanté d’offrir un traitement égal devant la loi à tout citoyen français – fût-il né français ou ayant acquis la nationalité.

Le quotidien new-yorkais de rappeler quelques vérités bien-senties sur le président lui-même:

Cette règle s’applique au père de Mr Sarkozy – né hongrois – ainsi qu’à sa femme, d’origine italienne, tous deux naturalisés français. Et devrait aussi s’appliquer à toute autre personne dans cette situation.

Après avoir rappelé que cette stratégie d’attaque contre les immigrés est assez populaire dans l’électorat de droite traditionnel, le New-York Times rappelle que Sarkozy a déjà utilisé cette technique lors de son élection en 2007, pour capter les voix du Front National. Et qu’il a aussi eu recours à cette tactique, cette fois sans succès lors des dernières élections régionales.

La conclusion est cinglante:

Plombé par des niveaux de popularité abyssaux, et avec la résurgence d’un Front National sous l’impulsion d’un leadership rajeuni, Sarkozy est allé plus loin, semant doute et inquiétude parmi la droite conservatrice traditionnelle, pour laquelle les droits de l’homme et l’égalité de tous devant la loi ne sont pas des vains mots. Ces derniers ont raison de s’inquiéter, et Mr Sarkozy a tort de s’entêter à ne pas suivre leurs sages conseils.

En savoir plus: l’éditorial du New-York Times : « Xenophobia: Casting Out the Un-French »

L’été des seconds couteaux

10 août 2010 Laisser un commentaire

L’Allemagne eut en son temps sa Nuit des Longs Couteaux, l’UMP nous offre ce mois d’août « l’été des Seconds Couteaux ». En effet, en l’absence de Nicolas Sarkozy en villégiature chez sa belle-mère, les seconds couteaux de l’UMP présents à Paris se relaient pour assurer le service après-vente des mesures sécuritaires du président. C’était hier au tour d’Estrosi.

Le ministre – adepte des déplacements en jet privé et multilogé par la République – était hier sur Europe1 pour défendre les mesures du chef de l’Etat et assurer sa défense, après la violente attaque de Rocard, qui dans Marianne faisait le parallèle entre Vichy et le nazisme et les propositions de déchéance de la nationalité.

Le ministre a d’abord exprimé son désaccord avec les termes employés par l’ancien premier ministre:

C’est insupportable de faire référence aux nazis.

Avant de s’attaquer à Rocard lui-même, faisant mine de mettre les propos de l’ancien premier ministre sur un trop long éloignement du pouvoir:

Rocard est déconnecté de la réalité. (…) Rocard, ca fait longtemps qu’il n’est plus maire d’une commune où on a des problèmes quotidiens auxquels on est confronté. (…) Le monde a changé, monsieur Rocard devrait s’en rendre compte.

On rappellera toutefois à Mr Estrosi, qu’il est des choses qui ne changent pas, qui s’appellent Droits de l’Homme ou Constitution de la Vème République, que chacun – fût-il président de la République – est censé respecter.

Mais le plus beau restait encore à venir, Estrosi ayant visiblement décidé de coiffer Hortefeux au poteau à l’épreuve du populisme et de la xénophobie. Le ministre, reprenant l’amalgame si commode et réputé rentable électoralement entre « étrangers » et « délinquance » a en effet conclu sa démonstration sur la déchéance de la nationalité sur ces mots :

(…) accepter nos lois ou les violer, il faut choisir. Tout simplement, Français ou voyou, il faut choisir.

Rachida attaque la politique de sécurité au Kärcher

10 août 2010 Laisser un commentaire

C’est une voix dissidente que fait entendre Rachida Dati, pointant l’échec de la politique sécuritaire de Sarko. Dans la ligne de mire de la député européenne, son meilleur ennemi…Brice Hortefeux.

On ne se refait pas : c’est dans Grazia que Rachida Dati a choisi de donner sa vision de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy. Et l’ancienne ministre d’avouer crûment l’échec de la droite dans ce domaine:

C’est vrai qu’une majorité de Français a le sentiment que la délinquance a augmenté (…) Quelque chose n’a pas marché. Depuis trois ans, les atteintes aux personnes augmentent et elles sont encore plus violentes qu’avant.

Et l’ancienne ministre de la Justice, de pointer du doigt le coupable de ce fiasco sécuritaire : son meilleur ennemi, Brice Hortefeux, qui avait avec Pierre Charon essayé de la déstabiliser lors de l’affaire des rumeurs sur les liaisons au sein du couple Bruni-Sarkozy.

Le ministre de l’Intérieur (Brice Hortefeux) doit être parmi les Français, en soutenant fermement et clairement les forces de l’ordre et la justice. Est-il normal que l’on menace des policiers de mort, que l’on tire dessus à balles réelles? Que certains d’entre eux soient obligés de changer de lieu d’affectation pour leur sécurité et celle de leur famille? On est tout de même dans un Etat de droit, une démocratie.

L’ancienne porte-parole du candidat Sarkozy, l’ex-ministre de la Justice se posant la question de savoir si l’on est encore dans un état de droit…voilà un bel aveu d’échec pour la politique sécuritaire du gouvernement.

Nicolas reviens ! L’heure est grave en Sarkozie !

Rappelons pour la peite histoire que Rachida n’en est pas à sa première gaffe sur le « Karcher »:


Sarko, Guignol sécuritaire ?

9 août 2010 Laisser un commentaire

Comment Sarko réussit-il encore après 8 ans à se présenter comme « LE » spécialiste de la sécurité, le seul et unique rempart contre la violence, tout en affichant des résultats aussi médiocres dans ce domaine? Analyse d’une opération d’intoxication réussie.

Nicolas Sarkozy sécurité

Les émeutes de 2005, celles de Villiers le Bel en 2007 ? Il était alors ministre de l’intérieur.

Depuis qu’il est président, et pour ne citer que l’année en cours, nous avons eu Grenoble et St Aignan.

Triste palmarès que rien ne semble arrêter pour celui qui a fait de l’insécurité son « point fort ».

Or, c’est là tout le paradoxe de Nicolas Sarkozy: arriver à reprendre la main  à chaque explosion de violence par une nouvelle controverse, suscitée soit par une n-ième loi sécuritaire, soit par une déclaration digne de Jean-Marie Le Pen, soit par la stigmatisation d’une partie de la population.

Ce qu’il faut comprendre que toute cette agitation médiatique n’a comme unique but, non pas de régler les vrais problèmes de sécurité, mais de masquer le bilan catastrophique qu’est celui du premier flic de France en terme de sécurité.

Prenons deux exemples: la réduction des effectifs de la police, et les chiffres de la violence.

Les effectifs de la police

Premier paradoxe du règne du premier flic de France, c’est sous son règne que les effectifs de la police ont le plus diminué.

Selon un article du magazine Les Echos, depuis le début de la révision générale de politiques publiques (RGPP), les effectifs de la police n’ont cessé de diminuer, ainsi 5000 postes ont-ils été supprimés depuis 2007, ramenant les effectifs de la police à leur niveau de 2002. Ces réductions de postes devraient d’ailleurs s’accélérer, jusqu’à atteindre entre 3000 et 5000 postes d’ici 2013, date à laquelle les effectifs de la police auront retrouvé leurs niveaux de …1997.

Sur la seule année 2010,  l’Union Unité SGP Police, le premier syndicat de gardiens de la paix et de gradés, rappelle d’ailleurs que plus de 2 700 postes doivent encore être supprimés.

Cette réduction drastique – sur laquelle le gouvernement se garde bien de communiquer – est d’autant plus sensible qu’en parallèle les missions de la police sont en constante augmentation: création des Uteq (Unités Territoriales de Quartier), censées remplacer la police de proximité supprimée par Sarkozy, mise en place de la police d’agglomération, ou encore des brigades de protection de la famille (lutte contre les violences familiales) – ces nouvelles missions représentant à elles seules une charge supplémentaire de 6000 équivalents temps-plein, toujours d’après le magazine Les Echos.

Bref, s’il est bien quelque chose que Sarko a passé au Kärcher, c’est bien les chiffres des effectifs policiers. Gênant pour cet apôtre du « tout-sécuritaire »…

La manipulation éhontée des chiffres de la violence

On sait que l’on peut faire dire tout et leur contraire aux chiffres, surtout lorsqu’ils sont présentés par Le Figaro et que l’expert interrogé pointe à l’UMP ou doit sa nomination au président ou au ministre de l’Intérieur.

N’en citons qu’un, sans appel: l’augmentation du nombre de violences aux personnes – point noir de la sécurité depuis 2002. Ce dernier n’a cessé de croître depuis l’arrivée de Mr Sarkozy au pouvoir, augmentant de +14% entre 2002 et 2009. Sur cette période, les infractions aux personnes sont passées en données absolues de 389 000 à 444 000 (soit une augmentation de près de 55 000 ).

Récemment,  comme le rappelle Libération, l’évolution annuelle des chiffres de la délinquance (entre novembre 2008 et octobre 2009) était assez préoccupante : +3,8% pour les  atteintes volontaires à l’intégrité physique, +12,6% pour les cambriolages de locaux d’habitations principales et +7,4% pour les vols avec violence.

La propagande officielle tente de nier cette évidence, amalgamant par exemple les chiffres de la violence aux personnes avec ceux de la violence aux biens qui eux ont eu tendance à diminuer, plus du fait de la multiplication et du perfectionnement des systèmes de sécurité que du fait de la police et produisant ainsi des chiffres globalement en baisse.

Ainsi, le passe-passe de la communication gouvernementale revient-il à commenter des chiffres en baisse (l’ensemble des crimes et délits) qui n’ont pas plus de valeur que l’addition de choux-fleurs et de carottes.

Plus prosaïquement, la stratégie de Sarko et du parti majoritaire revient-elle à expliquer depuis 2002  à Mme Durand – retraité et électrice UMP – que si ses chances de se faire agresser ont certes augmenté de façon exponentielle depuis l’arrivée de la droite au pouvoir, elle devrait être reconnaissante au premier flic de France que sa Renault Clio soit elle deux fois plus en sécurité. Mme Durand appréciera.

Notons enfin que pour ce qu’il est des voitures brûlées à l’occasion du 14 Juillet, Brice Hortefeux a décidé de…ne plus les communiquer (notons pour mémoire que ces chiffres n’avaient cessé d’augmenter ces dernières années, passant de 230 voitures incendiées en 2006 à  297 en 2008 – dernière année pour lesquelles les chiffres sont disponibles). Curieux volte-face pour un ministre astreint à la culture du résultat.

En conclusion, le bilan de Sarko se solde par des réductions d’effectifs à un niveau jamais vu depuis des années dans la police, une augmentation constante des violences aux personnes et de la violence en général, réalité que le pouvoir a de plus en plus de mal à dissimuler par la manipulation incessante des chiffres ou la rétention d’information (les voitures brûlées).

On comprend que devant un échec aussi flagrant sur un thème clé pour Nicolas Sarkozy, la seule tactique qu’il reste au pouvoir soit celle de la diversion. Mais gageons que ce ne sont ni quelques jeunes des cités déchus de leur nationalité française, ni l’expulsion d’une poignée de Roms qui règleront l’épineux problème de la sécurité.

En conclusion, les causes des émeutes de Grenoble et la politique sécuritaire de Sarkozy, vues par le PS:

Emeutes Grenoble

En savoir plus: Rapport de l’Observatoire National de la Délinquance- Synthese 2009

Sur le même sujet:

Riposte graduée suivant Hortefeux: à Grenoble, le RAID, le GIPN, et…le fisc !

19 juillet 2010 Laisser un commentaire

En plein milieu de l’affaire Bettencourt, l’envoi par le ministre de l’Intérieur de forces mobiles et d’un inspecteur du fisc à Grenoble fait sourire.

Violences urbaines Grenoble: Hortefeux

La réponse de Brice Hortefeux aux émeutes qui frappent Grenoble ? L’envoi du fisc pour couper court à la fraude fiscale dans les cités.

Si l’intention est bonne – les interventions du fisc permettant théoriquement de « frapper au portefeuille » les gangs responsables de la violence – la rapidité de la réaction du ministre renforce encore le soupçon du « Deux poids, deux mesures », de plus en plus pesant depuis le début de l’affaire Bettencourt.

En effet, pourquoi l’Etat ne s’est-il pas  montré aussi zélé pour frapper Tatie Liliane « au portefeuille », elle qui dissimulait dans des comptes en Suisse plusieurs dizaines de millions d’euros, qui n’a jamais daigné déclarer la possession de la désormais fameuse île d’Arros et à qui on remboursait, avec une célérité peu commune, plusieurs dizaines de millions d’euros au titre du bouclier fiscal ?

Simple question, Mr Hortefeux:  par souci d’égalité de traitement devant la loi, pourquoi ne pas envoyer – en plus du fisc – le RAID et le GIPN chez les Bettencourt  ?

Au moins Liliane Bettencourt – peut-elle se réjouir – contrairement aux caids des banlieues – d’avoir eu comme maire  un certain Nicolas Sarkozy et de faire partie des (très) riches donateurs de l’UMP …