Sarko en Chine

Pour le détendre et lui faire oublier tous ses malheurs, Carla a décidé d’emmener Sarko en Chine. Mais attention, même si le programme nous apparaît aussi light que les menus de Carla, les services de comm’ du Château de nous expliquer que si rien n’est prévu au programme, c’est parce que la France est encore en période d’observation, après toutes les conneries de Sarko : chahut le long du passage de la Flamme en 2008, rencontre du Dalaï-Lama, déclarations accusatrices à l’issue du sommet de Copenhague… Et qu’avant de nous acheter TGV, centrales nucléaires et autres babioles qui redresseraient notre commerce extérieur, les Chinois, grands malins devant l’éternel, s’amusent à jouer avec Sarko. Ainsi, le Premier Ministre chinois Wen Jiabao a attendu le dernier moment pour faire connaître à Sarko la date de son entrevue. Fixée au vendredi matin, elle obligera le Président à rester un jour de plus en Chine, lui qui souhaitait revenir en France le plus vite possible.

Nico et Carla sont donc en goguette, Nico n’ayant quasiment rien à faire de son séjour. Et comme il a bien fallu l’occuper, on lui a trouvé des occupations culturelles, lui grand amateur de la chose : visite de l’ancienne capitale, marche sur la Grande Muraille (pourvu qu’il ne se prenne pas pour Ségolène et ne sorte pas une bourde qui fasse s’éloigner à jamais les contrats envisagés), visite de tombeaux impériaux et enfin inauguration du Pavillon français de l’Exposition Universelle de Shanghai. Carla faisant bien les choses et ayant l’habitude d’un certain standing lors de ses voyages, elle a fait – touchante attention pour MonMari – vider les zones de touristes et de photographes.

Espérons tout de même qu’à un tel rythme, Nico ne nous fasse pas une overdose, ni une rechute, ni ne se mette à insulter un paysan chinois.

Carla, nouvelle Elena Ceausescu du régime ?

Tout semblait pourtant bien parti pour le concert des Inrocks des 18-19 juin, qui devait réunir des milliers de personnes devant la pyramide du Louvre pour écouter des artistes comme Charlotte Gainsbourg, Mika et Phoenix entre autres : accord de la préfecture, du musée du Louvre, et du Ministère de l’Intérieur.

C’était sans compter sur une annulation de dernière minute, tout aussi étrange qu’inattendue. Signe de son importance, la nouvelle est tombée la semaine dernière par la bouche de Frédéric Mitterrand : finalement, ce concert, ne présentant pas d’assurances suffisantes en termes de sécurité, devait être annulé. Les Inrocks ont alors décidé d’enquêter pour voir d’où venait cette – tardive – interdiction. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir que cette interdiction avait été prise par Carla Bruni-Sarkozy, femme de notre Impayable, mais aussi grande supportrice – sur le papier en tout cas – des grandes causes comme le sida , et de celle des Solidays, dont le grand concert était justement prévu…1 semaine après celui des Inrocks. Dans un geste touchant d’altruisme, cette dernière avait alors décidé de demander à un « ami » qu’elle avait fait placer au Ministère de la Culture de bien vouloir faire annuler la sauterie des Inrocks dont le timing tombait décidemment trop mal. A dire vrai, pour quelqu’un qui passe son temps dans les interviews à déclarer qu’elle n’est pas intéressée par la politique et qu’elle n’y comprend rien, Mme Bruni-Sarkozy en maîtrise plutôt bien les grosses ficelles : se servir de ses relations pour aider ses amis. A moins que ce ne soit le sens de la famille élargie à l’italienne qui ressorte…

Mais, Mme Bruni-Sarkozy, pourquoi se limiter à ce rôle d’ouvreuse de concerts ? Pourquoi ne pas prendre un vrai rôle à votre mesure, celui de Guide Spirituel et Culturel de la Nation – les qualifications de votre Mari dans ce domaine étant trop limitées – et occuper enfin une vrai place digne de vous : celle d’une Elena Ceausescu de la république sarkozyenne ? Ainsi, plus de risque de télescopage d’agendas inopinés : quand vos petits amis se produiront, vous ferez interdire toute production potentiellement concurrente. Quand vous chanterez ou lancerez un nouvel album, il suffira de faire taire les chaines musicales du pays, de débrancher Internet et d’interdire tous les concerts. Quand vous sortirez le film que vous vous apprêtez à tourner avec Woody Allen, idem : interdiction de projeter un autre film, et seules les critiques élogieuses seront autorisées. Pareil enfin pour les écrits, dont vous nous gratifierez.

Oui, vous l’avez compris : enfin une vraie politique culturelle réunissant le meilleur de deux mondes que vous avez su parfaitement faire cohabiter dans votre couple : une Culture, de Gauche, mais dans un Ordre de Droite.