Week-end pascal du couple Sarkozy : Nic’ privé de Cap Nègre, Carla s’envoie en l’air avec la Patrouille de France

L’édition 2010 du week-end pascal des Sarko diffère bien de celle de l’année dernière : en cette période d’impopularité abyssale et de déplacements ministériels coûteux, les Sarko ont décidé de la jouer « humble » cette année.

Nic’ n’aura donc pas l’occasion de séjourner dans la demeure familiale des Bruni au Cap Nègre et d’assister à d’interminables AG sur l’épineux problème du tout-à-l’égoût de la maison de Belle-Maman.

Par contre, Carla, à peine remise de son éreintant job de redac’ chef de l’édition spéciale du Figaro Madame dédiée à elle-même et du voyage chez les Obama, volera avec la Patrouille de France et Michel Drucker, à l’occasion de l’enregistrement d’une émission spéciale de Vivement Dimanche que l’on imagine très peu critique envers le couple présidentiel.

Tout ça dans une combinaison de couleur bleu ciel, spécialement confectionnée pour elle. So chic !

Rumeurs sur le couple Sarkozy : les cloches s’en mêlent

En ce lundi pascal, alors que nombre d’enfants se réjouissent du passage des cloches de Pâques, des cloches d’un autre genre s’agitent au sommet de l’Etat, transformant les rumeurs sur le couple Nic – Carla en affaire d’Etat.

Pierre Charon, conseiller en communication de l’Elysée, fut le premier à entrer dans la danse, déclarant qu’une plainte contre X avait été déposée suite à la fuite sur de possibles infidélités au sein du couple présidentiel. Il évoquait même la possibilité d’un complot, digne de la Guerre Froide, n’excluant pas des influences étrangères pour déstabiliser notre omniprésident, qui à 28% d’opinions positives y arrive pourtant très bien tout seul.

Mais le plus drôle restait à venir : Rachida Dati – Cendrillon, exilée à Strasbourg, privée de Dior, et de véhicule de fonction depuis la semaine dernière – de rentrer à son tour dans l’arène, et de « proteste(r) avec indignation contre les allégations de certains organes de presse lui prêtant une quelconque responsabilité contre la propagation de rumeurs absurdes et inadmissibles sur la vie privée du couple présidentiel ». Cendrillon, oui, commère, non.

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans évoquer la plainte que Benjamin Biolay, à qui l’on prêtait une liaison avec Carla, vient de déposer contre plusieurs medias, dont France24…

En ces temps d’engorgement des tribunaux, on est heureux d’apprendre que la Justice se voit chargée de dossiers cruciaux par ceux qui nous gouvernent.

Grand-guignol au Château

La meilleure défense a toujours été l’attaque. Et ce n’est pas dans les habitudes de Sarko, ancien avocat et fin manipulateur de l’opinion que de se priver de ficelles aussi éculées que ses promesses de campagne.

Devant l’impopularité persistante, les hululements de la Majorité, la déculotté aux Régionales, et la mise au pas sur le dossier grec imposée par Angela Merkel, Sarko revient aux fondamentaux : sa petite personne, injustement attaquée.

Et l’on croit rêver à la lecture des titres de ce matin : Le Château, par l’intermédiaire de Pierre Charon, conseiller de comm’ de Sarko, se félicite qu’une plainte contre X ait été déposée suite aux fuites apparues début Mars sur des rumeurs de double liaison au sein du couple présidentiel.

Et l’éminence communicante de l’Elysée d’endosser les habits d’un Sherlock Holmes en herbe : les rumeurs feraient partie d’un vaste « complot organisé, avec des mouvements financiers, pourquoi pas», dont le seul but aurait été de déstabiliser Sarkozy. Et le même droit dans ses bottes plus loin de pérorer : «pour que la peur change de camp, il fallait qu’il y ait une procédure judiciaire».

Visiblement, les Ministres eux-aussi ont reçu la consigne de relayer cette thèse rocambolesque, l’un d’eux frôlant le Grand Guignol, déclarant, sans rire : « Le fait que ces rumeurs aient été relayées dans la presse en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Suisse peut faire penser à un complot, alors que la France s’apprête, en 2011, à prendre la présidence du G20. On va faire une enquête pour savoir d’où viennent ces rumeurs».

Bon peuple de France, il est injuste de ta part de si mal traiter ton Omniprésident, en proie à de si dangereuses manipulations.

Bref, on l’aura compris, il ne fait pas bon plaisanter en ces temps avec le couple présidentiel en Sarkobrunistan.

Nico et ses Desperate Housewives

Depuis la déculotté des Régionales, les parlementaires de l’UMP affichent une singulière ressemblance avec les héroïnes de la série « Desperate Housewives » : nous apparaissant aussi désespérés, hystériques et incontrôlables que les originales.

Conscients du danger que sont devenus leur propres parlementaires, errant dans les couloirs de l’Assemblée, confiant leurs doutes et critiques au moindre journaliste, caméra, page Facebook ou fil Twitter venant à croiser leur chemin, les responsables de la majorité de multiplier les thérapies de groupe afin de remobiliser ces pleureuses du Titanic majoritaire délaissés par notre omniprésident. Qu’on en juge un peu : en moins de deux semaines, pas moins de trois réunions de la majorité ont été organisées pour « libérer la parole » – du jamais vu dans une parti aussi peu habitué à la psychanalyse de groupe que le stalinisme en son temps au débat d’idées.

Sarko, ne pouvant s’empêcher de croire qu’il puisse faire le boulot mieux que tout le monde, la dernière des réunions avait lieu à l’Elysée. Mais quand Sarko parle de « libération de la parole », on peut s’imaginer qu’il parle surtout de la sienne et les députés n’ont finalement pu parler que…vingt minutes sur l’heure et demie que dura l’échange. Un des points chauds de cet « échange » fut bien-sûr le bouclier fiscal, mesure phare du début du règne de Sarko, époque du Fouquet’s, du yacht de Bolloré, des vacances chez les Bush, bref du triomphe du bling-bling, bouclier que les députés voient plutôt comme la plus sûre protection contre un second mandat en 2012. Là-dessus, signe d’un autisme assez caractérisé, la réponse du président fusa : « Ne touchez à rien ».

Preuve qu’à l’UMP, la psychanalyse de groupe semble s’appliquer à tous…sauf au Lider Maximo.

Guéant, Mazarin au petit pied de l’Elysée

On a les Mazarin que l’on peut… Au Siècle d’Or, l’original, à notre siècle plaqué Bling-Bling, Claude Guéant, ex-préfet de Franche-Comté et de l’Herault, omniprésent secrétaire général de l’Elysée, quasi numéro deux du pouvoir, dont Le Monde relate dans sa livraison de ce week-end le parcours.

L’itinéraire de l’éminence grise de l’Elysée sent bon les derniers vingt ans de la droite : formé aux réseaux de la police sous Giscard, le triomphe de la Gauche le force à s’exiler en province. Au retour de la Droite, Charles Pasqua le repère, qui l’initie aux arcanes de la Police, des affaires africaines et des circuits de renseignement français. Sa carrière lui donne l’occasion de nouer des relations privilégiées avec les chefs des services secrets syrien et lybien, avant de devenir l’âme damnée de Nicolas Sarkozy, tout d’abord comme directeur de cabinet à l’Intérieur puis comme directeur de campagne.

La relation qu’il forme avec le Président ne laisse de surprendre : que peuvent avoir en commun un placide ex-préfet, originaire de Vimy, dans le Nord, fils et petit-fils d’instituteur, et le survolté fils de nobliau hongrois, ex-maire de Neuilly, chantre du bling-bling et de la droite décomplexée que les Français ont élu comme Président en 2007 ? Or, ce couple semble tenir contre vents et marées depuis 2007, de l’état de grâce post-élection jusqu’aux abysses d’impopularités dans lesquelles se débat actuellement Nicolas Sarkozy. Et Guéant d’afficher un soutien sans faille à son suzerain, quitte à perdre tout bon sens politique, et à comparer les attaques contre Sarko lors de l’épisode de la nomination ratée de Prince Jean à l’EPAD à du fascisme.

Tour à tour éminence grise, confident des peines de cœur du Président, ou exécuteur des basses besognes, on a ainsi vu Claude Guéant gérer les incertitudes de Cecilia au début du quinquennat, finaliser la rocambolesque libération des infirmières bulgares – qui nous valût l’insigne honneur de voir Kadhafi planter sa tente en plein centre de Paris, (re)-marier Sarko à Carla à l’Elysée, arbitrer les tensions entre les leaders de l’UMP lors des Régionales, ou plus récemment recadrer Chantal Jouanno, pasionaria de la défunte taxe carbone.

Fort de sa relation avec le chef de l’Etat, ce serviteur de l’Etat, logé brièvement dans les appartements qu’occupait jadis Mazarine (cela ne s’invente pas), désormais incontournable, s’exprime dans les medias sur tous les sujets, jusque sur la durée du mandat du Premier Ministre, pourtant légitime numéro deux du Pouvoir.

Dérive ultime de la relecture sarkozienne des institutions que d’accorder plus de poids à la Parole d’un laquais – fût-il d’Etat – sur celle du chef du gouvernement.

Rachida Dati de retour en cour, au Maroc

A chaque époque, les distinctions qu’elle mérité : ainsi, à quelques jours d’écart, vient-on d’apprendre les distinctions de deux femmes de statures et de parcours biens différents. La semaine dernière, Simone Veil, ancienne déportée et emblématique du combat des femmes pour le droit à l’IVG entrait sous la coupole de l’Académie.

Le 1^er Avril – lapsus innocent du Palais – le Figaro nous apprenait que Rachida Dati, ex-jeune première du clan Sarkozy, et emblématique du combat des femmes porter du Dior en toutes circonstances, allait être décorée par le roi du Maroc des insignes de « grand officier du Wissam al-Alaoui ».

Espérons que les insignes viennent avec un nouveau véhicule de fonction, dont Rachida s’est fort injustement vue privée il y a quelques jours…